73 - Ce que l'on croit voir : 13/07/2013
13/07/2013
Beau temps, dans la continuité de la semaine.
Première partie : les insectes
Curieusement les insectes ont fait leur apparition au moment où la température a commencé à s'élever.
Ils sont si nombreux et si variés qu'au cours de cette promenade il y a de nouvelles captures et les observations vont montrer que la vie des pollinisateurs n'est pas sans danger.
Il y a de jolies fleurs et les pollinisateurs de toute sorte les visitent à longueur de journée.
Une Cirse des champs (Cirsium arvense).
Un Coquelicot (Papaver rhoeas) avec un Syrphe ceinturé (Episyrphus balteatus).
La semaine dernière j'avais vu deux bourdons morts sur une seule fleur et je ne comprenais pas pourquoi. Ils avaient perdu leur forme ronde. Comme s'ils avaient été vidés de l'intérieur.
Ce matin il y avait un Bourdon terrestre sous une feuille, dans une position inhabituelle. De plus près cette photo montre une araignée sur son dos. Ce serait une Enoplognatha ovata de la famille des Theridiidae. Ce n'est pas une Thomise.
Il y a des fils blancs certainement tissés par l'araignée pour ne pas le perdre. On peut même voir des poils sur ses pattes.
Juste à côté un petit pollinisateur, un Syrphe ceinturé (Episyrphus balteatus) vu de face sur une Picride fausse-éperviaire (Picris hieracioides L.). Puis un plus grand arrive. La taille de leurs yeux est prédominante. Un regard simple de tous les jours, sauf que lorsque j'ai visualisé les photos leur tête a une toute autre présentation.
Voyez plus tôt :
De face on voit à peine ce qui se trouve au milieu de la face. A chaque pistil il passe sa langue (termes en cours de vérification).
De profil on voit beaucoup mieux : une présence d'un membre entre les yeux. Le mot est juste car le dimorphisme sexuel de ce Syrphe se trouve entre les yeux.
Ci-dessous on voit mieux une antenne sur le membre.
Une photo plus nette pour les ailes avec leurs vaisseaux et l'abdomen aux couleurs simples mais bien combinées.
Un peu plus loin, le même pollinisateur vient juste de se poser sur cette fleur mais une petite créature s'est déplacée rapidement pour.... le capturer.
J'ai vu ce blanc sur la fleur alors que le pollinisateur n'a pas cette couleur, une chose curieuse se passe mais quoi ?
La première photo montre cet instant. L'araignée lui a sans doute injecté un produit pour le paralyser. Ensuite elle va le vider en liquéfiant son corps.
En continuant à les observer l'araignée s'est réfugiée sous la fleur, toujours avec sa proie. Elle vit sur cette Cirse des champs et se nourrit de pollinisateurs. Vu à la télé et aujourd'hui c'est en direct !
Un autre insecte qui pourrait bien être un papillon. On le voit souvent voler dans les herbes et disparaître rapidement derrière une feuille ou une tige.
Aujourd'hui c'était la bonne journée pour les photographier. En quelque photos peut-être deux espèces en cours d'identification.
Là aussi la forme est simple lorsque l'on les voit voler mais de plus près la tête est tout à fait différente. On peut supposer que la forme n'est pas due au hasard puisque la nature donne divers moyens pour vivre à tout insecte et animal.
On peut noter : deux antennes, deux grands yeux, une tête couverte de poils, les ailes sont pliées tout le long du corps.
C'est le Crambus des jardins (Chrysoteuchia culmella).
En position tête en bas il s'appuie sur la tige.
Celui-ci ne peut pas être identifié exactement, c'est pour l'instant un Coleophora sp.
Voyez-vous ce papillon ? Il se camoufle parfaitement bien dans cette végétation. Une forme et une couleur quasi identiques. Je l'ai repéré uniquement parce que je l'ai vu se poser.
Deux insectes à la forme arrondie mais deux espèces différentes :
La Coccinelle asiatique (Armonia axyridis) sans tâche car elle est certainement en cours de maturation. Elle est enfin arrivée au stade final de sa transformation.
Un insecte en cours d'identification, peut-être un Méligèthe. La réponse d'un expert est la suivante : Palataspididae Coptosoma scutellatum. Ce qui correspond à une Petite Punaise noire scarabéiforme.
Une nouvelle capture, un insecte volant lui aussi. C'est une Lepture tachetée (Rutpela maculata).
Un autre individu sur une fleur du Liseron des champs (Convolvulus arvensus).
Une sauterelle que je n'avais pas encore vue dans cet espace. La flore est la même : dense avec beaucoup de feuilles. En cherchant brièvement sur internet j'ai découvert plusieurs espèces de sauterelles en fonction de la flore. Ici c'est une Decticelle cendrée juvénile (Pholidoptera griseoaptera).
Pendant cette prise de vue un Syrphe ceinturé se met juste devant la fleur, il est très souvent en vol stationnaire.
Pour voir le mouvement de ses ailes une photo avec une vitesse lente puis une rapide.
Une curiosité sur cette feuille. Une chenille ? Nous verrons bien.
Effectivement c'est absolument difficile de deviner qu'il s'agit d'une larve de Coccinelle asiatique (Harmonia axyridis) dans sa dernière mue. Ici c'est une nymphe. Merci beaucoup à Michel pour son apport technique.
En tenant la branche une petite créature s'éloigne. Une Cicadelle ?
26 mars 2014 : j'ai trouvé sur internet une espèce sans doute plus proche : Aphrophore de l'Aulne (Aphrophora alni).
Puis pendant que je prenais des photos un insecte ailé encore plus petit est venu se poser juste à côté. C'est un Graphopsocus cruciatus.
En longeant la végétation feuillue et dense quelques odonates se réfugient pour finir leur maturation.
Grâce aux feuilles on peut mieux voir les quatre tâches des ailes. L'angle de la photo masque les éléments déterminants pour préciser l'espèce, il restera donc un Sympetrum sp.
Un odonate vient juste de se poser. Première photo avec un recul pour montrer la dimension de cet insecte et surtout pour ne pas l'effrayer.
C'est une demoiselle : la Brunette hivernale (Sympecma fusca). Reconnaissable à sa coloration généralement brune. Nous pouvons la voir en premier au cours d'une saison, c'est-à-dire mars/avril. Sa particularité : être la seule espèce à passer l'hiver à l'état imaginal. (source SNPN)
Elle change de position pour se mettre exactement dans le sens de l'herbe. Camouflage parfait ! Une succession de photos pour mieux l'observer.
La Brunette hivernale est velue sur le thorax et deux antennes entre les yeux, de longs poils accrocheurs sur les deux pattes arrières.
Dans une autre zone constituée essentiellement d'herbe et de plantes en fleur. Plusieurs odonates vont et viennent chasser et d'autres se réfugient pour finir leur maturation.
C'est certainement le cas de cet odonate. Le voyez-vous dans cette herbe ? C'est un Crococothémis écarlate (Crocothemis erythraea).
Il se distingue, entre autre, du Sympétrum sanguin par la couleur de ses pattes : elles sont rouges pour l'écarlate et noires pour le sanguin. (source SNPN)
Deuxième partie : les oiseaux
Une succession de photos
Cane Colvert dont les couleurs semblent avoir disparu.
Elle n'est pas très tranquille car elle a deux poussins.
Aller dans cette végétation envahie par l'eau est plus sûr !
Un autre Colvert
Une première famille Gallinule poule d'eau. Là où passe la mère les poussins n'ont pas la même facilité, cette mousse végétale est suffisamment solide pour les porter !
Au moment de regarder ces colverts nés cette année un Ragondin passe au milieu du groupe. Aucune crainte pour qui que ce soit.
La famille Grèbe castagneux est toujours présente mais ils restent bien dans la végétation prise par le haut niveau de l'eau.
Pas de photos mais la satisfaction est de connaitre leur présence.
La famille Grèbe huppé est toujours en incubation.
En arrivant j'ai pu constater que le nid est plus grand et comme il y a quinze jours un grèbe juvénile s'est mis à côté de sa mère. Les oeufs sont incubés et l'éclosion ne devrait pas tarder.
Le comportement du juvénile est inhabituel. Lorsque la mère quitte le nid le grèbe prend sa place puis se met à l'eau pour quémander la nourriture.
Ci-dessous la mère ouvre bien grand son bec, l'occasion de voir sa langue.
Les parents sont réunis, c'est le moment d'échanger les responsabilités.
Il y a de grandes plumes blanches dans cet endroit, un Cygne tuberculé ne doit pas être loin. Un mâle revient et se montre agressif uniquement avec les Colverts.
Un grèbe juvénile n'est pas très rassuré, il redresse sa double huppe naissante !
Un peu plus loin un Grèbe castagneux ouvre ses ailes comme s'il voulait se détendre ou baisser la température !
Il ne s'est rien passé d'autre, sans doute que la chaleur incite les passereaux à rester à l'ombre. Il y a bien eu quelques passages de martinets noirs mais sans les hirondelles.
Pour terminer, ces deux derniers canetons colverts, une Pie moqueuse année 2013 et une Grenouille verte.
Fin de l'article