313 - Des photos pour nos yeux, pour la vie et pour la leur ! : 08/07/2017
08/07/2017
Météo : une chaleur persistante depuis trois jours.
La semaine passée c'était la douche, aujourd'hui la chaleur crée un bain turc sous le tee-shirt.
Ce sont par conséquent d'excellentes conditions pour une visite à la Haute-Île.
La première capture est un Papillon de nuit. Bien que ses ailes soient rangées il est possible de déterminer son espèce. Comme la photographie se fait séance tenante, une partie du corps est toujours masquée.
Si j'avais soulevé la feuille le Papillon serait parti.
Si une chose se déplace dans l'air elle peut se faire passer pour de la poussière, il faut alors regarder de près pour être certain de son jugement.
Cette Pyrale de la menthe (Pyrausta aurata) est si petite que l'erreur est facile. Et si vous avez l'habitude de voir de petits Arthropodes vous savez que quelque chose est passée et une petite excitation vous pousse à zioter de près.
En vol pas de couleur, c'est monochrome ! Mais posé avec les ailes ouvertes et entouré de Fleurs ce Papillon porte très bien son nom.
Une idée de l'échelle entre les espèces de ce monde animal.
Une Eristale sur une Fleur puis un insecte et plusieurs individus (Coléoptère, taille micron) dans la même Fleur.
Nous sommes donc confrontés à des difficultés de taille. Il faut donc tout photographier et voir à la maison qui est qui.
Il est dans l'herbe au moment où j'arrive et il y retourne deux mètres plus loin. J'ai rarement vu un Papillon de nuit se déplacer très loin. C'est quand même plus pratique pour la chasse photographique.
C'est une Doublure-jaune.
Les Abeilles sauvages vivent dans la terre. Celle-ci est l'une d'elles, une Colletes sp.
Regardez ses pattes arrières. Elles sont tellement poilues que le pollen s'accumule. Utile pour nourrir la colonie.
Regardez bien cette Fleur. Elle est l'une des espèces qui attire le plus de pollinisateurs et autres créatures.
Malgré son apport nutritionnel elle sera un jour coupée car c'est le seul moyen de stopper son extension. Pas efficace car on la retrouve un peu partout. Heureusement car elle nourrit du monde.
Une Eristale au corps couleur miel et la lumière traverse son abdomen.
Un Diptère à l'abdomen velu. Rien n'est fait pour faire peur mais tout est fait pour que l'espèce puisse vivre.
Ici c'est un Coléoptère. Il passe partout dans la Fleur.
C'est justement sur cette espèce de plante que j'ai pu voir plusieurs espèces de Coléoptères.
31/07/2018 - retour de l'expertise : c'est un Trichodes sp, sans plus.
Une preuve pour démontrer que les Pollinisateurs vont sur toutes les espèces de Fleurs : le pollen n'est pas de la même couleur.
Sur la deuxième photo : mais comment peut-on mesurer l'épaisseur des ailes ? Comment peuvent-elles être aussi résistantes pour porter ce corps et affronter le vent ?
La question d'échelle posée pour les Arthropodes elle se pose aussi pour les Fleurs. Et pour cause ! Leur composition est démentielle quand on voit la dimension de leur ouverture.
Ces Fleurs sont sur plusieurs branches et chacune se compose d'un bouquet. Pour cette Abeille sauvage c'est un vrai plateau qui s'offre à elle.
La dernière photo est prise juste au moment où l'Abeille va changer de Fleurs.
31/07/2018 - retour de l'expertise : Colletes sp.
Le Coléoptère, Trichodes sp., s'y plaît lui aussi.
Une espèce de Fleurs très spéciale. Ici c'est un Clytre des saules sur la gauche, facile à repérer avec ses taches noires sur fond rouge.
Mais il existe une espèce d'Abeille qui l'affectionne tout particulièrement.
Voici l'Anthidium. Elle est boxeuse car elle tolère peu la présence de concurrentes.
Si vous la suivez elle fuit et si vous continuez elle vous regarde, analyse la situation et continue son butinage un peu plus loin. Elle a un caractère complètement différent de notre Abeille domestique.
Cet individu s'est posé sur cette feuille. Une fois la photo faite elle est partie, plus revue par la suite. C'était comme s'il y avait un contrat, "tu me photographies et ensuite tu me laisses tranquille".
Une Anthidium à l'ouvrage. Et regardez comme la plante a organisé ses Fleurs.
Sous les Fleurs il y a des locataires que je n'avais pas vus. Une échelle trop petite pour regarder une Anthidium.
Sans vouloir lister les espèces d'Abeilles sauvages, voici une Andrena pilipes.
Elle fouille la Fleur pour se nourrir.
Cette créature est une passagère dans la végétation. Ichneumonide, peut-être ! Pas de risque de piqûre.
Deux paires de pattes de même longueur et une à l'arrière pour sauter de feuille en feuille.
31/07/2018 - retour de l'expertise : c'est un Ichneumonide.
Elles sont sorties de quelque part et on les voit partout maintenant.
Un corps particulièrement séduisant du fait des couleurs et de leurs dispositions. Même si la taille de leur corps est plus imposante elles restent l'une des espèces qui est à part.
Et si je vous disais que cette Volucelle zonée appartient à l'ordre des Diptères, comme nos Mouches à viande. Il y a une grande différence, la Volucelle zonée adore les Fleurs ! :)
Avec du recul voici la plante qui donne autant de Fleurs si attractives aux Arthropodes.
Sur le centre de l'image il y a deux Abeilles sauvages. Elles pourront revenir lorsque les nouvelles Fleurs seront ouvertes.
Sur la deuxième, vous avez une vue du dessus de l'Abeille Halictus scabiosae.
Sur ce plateau de Fleurs nous avons la possibilité de voir cette espèce de Coléoptère : Hemicrepidius hirtus.
Un visiteur régulier me disait "Mais il y a peu de Coccinelles !". Il avait raison, mais comment les voir quand on connait leur taille ?
La difficulté est de pouvoir trouver la plante. Et j'ai eu la chance de trouver une qui a plusieurs Coccinelles à 7 points.
Un alibi pour venir : les Pucerons.
Lorsqu'une Abeille ou un Bourdon ou une Eristale enchaine les Fleurs, le danger n'est plus dans son champ de vision.
Et nous ? Voyez-vous l'Araignée Thomise ?
Odonate Odonate, dis-moi si tu es là !
"Je suis ici", dit la femelle.
Et nous verrons par la suite un couple d'Orthétrums réticulés, la nouvelle génération Y.
Madame et Monsieur Larinus, à leur plus tendre moment de l'année. Ils sont si bien dans cette Fleur (qui, un jour, sera coupée).
Il y a même des Fourmis pour les tenir aux petits soins.
La femelle se nourrit et le mâle essaie de la séduire définitivement.
Pendant ce temps des Pollinisateurs défilent.
Il a des cuisses d'Oedemère noble mais j'ai du mal à le voir en tant que tel.
Il y a quelques semaines l'OPIE a signalé le début du recensement des Lucanes cerfs-volants.
J'avais pu noter quelques têtes de Lucanes cerfs-volants mâles. La femelle étant insaisissable.
Aujourd'hui c'est jour J, comme on dit.
Signalée par un adepte de la Haute-Île, je la retrouve par chance.
Un double décimètre, que l'on ne trouve pas au rayon fournitures scolaires, est utilisé pour donner une idée précise de sa taille. Elle fait quelques centimètres de longueur, c'est effectivement une jolie femelle.
Non loin de là, des trous dans le sol. Pas de Fourmis, pas d'Abeilles, qui les a fait ? Mystère.
Une première pour ce blog, l'attaque d'une "Ichneumonide" (nom provisoire) sur une Araignée.
En la comparant avec la Guêpe Isodontia mexicana il y a une possibilité de mettre un nom à cet Insecte.
La piqûre se fera par la tarière à l'extrémité de l'abdomen, ce qui explique sa position !
Ce ne fut pas facile à photographier car c'est au raz du sol.
A la deuxième photo, l'Araignée est sur le dos montrant ses pattes pour éviter la piqûre, (sauf si c'est déjà trop tard !).
Les pattes arrières sont plus longues et plus hautes. On sait pourquoi !
31/07/2018 - retour de l'expertise : Pompilide. C'est tout ! Les photos manquent de précisions.
Isodontia mexicana, possible
Ailleurs et toujours avec les Fleurs bleues. J'y tiens mais les Arthropodes aussi ! C'est leur temps fort de l'année.
Alors. Ici nous avons une Guêpe Isodontia mexicana et un Coléoptère au nom de Téléphore fauve (Rhagonycha fulva).
Une autre Lucane femelle, sans vie. Un Geai des chênes s'est régalé de son abdomen. C'est la partie la plus tendre et on peut le comprendre. Les élytres, le thorax et la tête sont en cuirasse.
Sur le même chemin, un Diptère. Une espèce bien différente de la Volucelle zonée : Villa hottentotta.
Une nouvelle capture, et je pense que c'est un stade intermédiaire.
Cette créature a deux pattes ravisseuses. Pour attraper ses proies et un direct à sa bouche.
Je discutais avec un jeune habitué au parc lorsque cette larve est apparue. On venait juste de se dire que les Arthropodes sont de plus en plus nombreux.
Nous sommes venus, nous avons dit et nous les avons vus !
31/07/2018 - retour de l'expertise : Chrisopa sp au stade larvaire.
Cette plante est bien connue.
Elle attire le regard pour cette forme ovale qui est une Fleur.
Elle a deux bandes colorées, c'est tout ce qui lui reste.
Deux pollinisateurs sont occupés. Photo donc !
Mais en regardant cette photo, que voit-on en haut ? Une Araignée ! Je ne pouvais pas la voir. Maintenant c'est possible. Pas de contrejour et un agrandissement adéquat pour voir ses deux larges pattes grandes ouvertes.
Discussion avec deux visiteurs, occupés à voir les Sternes pierregarins nourrir leurs deux petits. Ils peuvent voler. Ils ne sont pas nés ici mais le site peut les accueillir.
Un Papillon arrive juste devant pour cette Fleur....bleue ! Photo donc ! Et c'est une première espèce de ce genre à la Haute-Île (pour ce blog).
Le seul nom trouvé : Grisette.
Sur le chemin du retour, le Larinus est tout seul.
Son rostre (nez) est dans le bulbe de la Fleur. Il est fermé mais c'est à se demander s'il utilise son rostre pour atteindre la partie centrale de la Fleur.
Côté Fleurs blanches, on a deux espèces dont une Arge sp. Le second est notre Téléphore fauve.
Pour un ordre d'Arthropodes on a plusieurs divisions. Même arrivé au stade du genre on a plusieurs espèces.
Si on appliquait cette règle à la poupée russe, on aurait du mal à les fabriquer !
Fleur bleue, Abeille sauvage. Peut-être la même, peut-être pas.
Une possible Halictus scabiosae.
Un Diptère fort intéressant, peut-être celui du début de cet article.
Celle-ci a une taille de Guêpe. Mais l'est-elle vraiment ?
Une possible Metopius dentatus.
31/07/2018 - retour de l'expertise : Cerceris sp. C'est une Guêpe.
Le défilé des captures comprend un Papillon de nuit, la Géomètre à barreaux.
Et pour une fois, un Myrtil.
Au cours d'eau on est sûr de voir les Odonates, comme les Grenouilles !
Ici ce serait un Sympétrum à nervures rouges. Si c'est le cas, c'est mon premier à la Haute-île.
Malheureusement ce n'est pas lui.
C'est le Sympétrum sanguin mâle. Dommage, mais c'est la première photo aussi proche pour cette espèce. C'est tout bon !
Cet Anax empereur, photographié dans la friche de Ville Evrard. C'est une zone arborée distincte de la Haute-Île. J'espère que son avenir sera favorable au concept des parcs labellisés Natura 2000.
Des espaces verts où la Nature peut s'y développer sans nous.
Au premier observatoire, les exuvies décrochent et tombent dans l'eau. Il y a un coin où c'est un amoncellement d'enveloppes sans vie.
Les Odonates ne s'arrêtent plus. Un couple d'Orthétrums réticulés font la pause.
Je trouve qu'ils sont bien ensemble pour une génération Y de taille XXL.
Ils chassent sur leur territoire qui empiète sur celui des autres. On se tolère et on se frictionne.
Pendant ce temps les femelles pondent. Parfois dérangées.
Un Crocothèmis écarlate à la pause, un Orthétrum réticulé également. Ces restes de Saules sont parfaits !
Une Anax empereur pond. Les plantes sont importantes pour déposer les oeufs dans ou sur les tiges.
Et ici, nous avons un Anax parthenopes, en cours de maturation.
Pour finir cette rédaction d'une visite de quelques heures :
- des Sternes pierregarins venus en famille. Deux juvéniles attendent leurs parents ou les poissons. Mais surtout pas les parents sans capture.
- un Petit mars changeant, venu se régaler de la boue. Il était loin mais je pense bien que c'est lui ! Il est un fidèle au parc depuis peu.
- le Flambé est également là. Mais sans photo. Peu importe, il est inscrit à l'inventaire des Papillons du parc.
- Les nouvelles générations de l'avifaune : Cygne tuberculé et Grèbe huppé.
Il y a deux semaines, j'avais noté deux nids de Grèbes castagneux dont un avec un oeuf. La semaine dernière : plus personne.
Un couple de Grèbes huppés a eu deux petits sur 4. Pas vus mais entendus aujourd'hui. Pourvu qu'ils grandissent bien.
Fin de cet article.
Et la chemise est également trempée !